Les annexes – Coco Téxèdre – 9 juin > 15 juillet 2012
>Nouvelle République -16/06/2012
» Annexes » : l’aliénation vue par Coco Téxèdre
Coco Téxèdre est l’invitée de la chapelle Sainte-Anne. Dans cette très belle exposition, l’artiste y livre ses peurs, ses oppressions, entre ombre et lumière.
Dans la salle la plus haute de la chapelle, Coco Téxèdre a installé son œuvre : « Tout sur moi ». – (Photo NR, Jean-François Bignon)
Entre dentelles et torchons. Entre passé et présent. Les œuvres de Coco Téxèdre, installées pour un mois dans la très belle galerie de la chapelle Sainte-Anne, se répondent, s’interpellent et reflètent les interrogations de l’artiste. Cette exposition, Coco Texèdre lui a donné un nom : « Les Annexes ». « Pour moi, ces annexes représentent les entraves, tout ce qui nous travaille depuis qu’on est tout petit, depuis la naissance très souvent. »
La condition de la femme, l’empêchement de se réaliser en tant qu’artiste, les aliénations imposées à la femme sont des thèmes de réflexion majeurs chez Coco Téxèdre. L’immense lieu de la chapelle, ses multiples salles, ces coins cachés, son cabinet de curiosités… Tout a été utilisé par l’artiste. Ces « dentelles », si fines, accueillent le visiteur : « Pour moi, c’est l’archétype de l’aliénation des filles. » En face, des tableaux griffés, des fils d’écriture, des tableaux torchons (« Toujours l’entrave »). En bas, « on est plutôt dans les peurs, mais ils n’y a pas d’ordre dans l’exposition. Tout est imbriqué. » L’artiste a tenu à inviter une de ses grandes complices à participer à l’exposition. Ainsi, l’écrivain chercheur Suzanne Aurbach lira des extraits de son livre « Chants contrechant » le 23 juin à 20 h 30. La soirée se poursuivra par un concert de quatre contrebasses. Suzanne Aurbach sera également à la chapelle Sainte-Anne, les 23 et 24 juin, de 17 h à 19 h pour des rencontres. Notons aussi que le 30 juin à 20 h 30, un autre concert « Tabun Daïjobu », composition d’Hugues Vincent et de Kumi Iwase pour violoncelle et saxophone électronique sera donné au milieu des œuvres de Coco Texèdre. Bien sûr, il faut réserver.
« Les Annexes », à la chapelle Sainte-Anne, square Roze à Tours, jusqu’au 15 juillet. Ouvert du vendredi au dimanche de 14 h à 20 h et sur rendez-vous. Tél. 02.47.37.10.99 et chapellesainteanne.com
> le vernissage a lieu le 9 juin à partir de 15h
> 23 et 24 juin : Rencontre avec Suzanne Aurbach de 17h à 19 h
.-Suzanne Aurbach se définit comme écrivain chercheur.Elle écrit parce qu’elle cherche, parce qu’il y a une question. Sa recherche, qui se mena aussi dans le cadre universitaire d’une thèse de doctorat sur les dimensions et espaces de l’atelier d’écriture, soutenue à Paris VIII, la relie à Georges Perec, Jacques Derrida, Emmanuel Levinas, et, dans une perspective talmudique, Marc Alain Ouaknin.Elle réside dans l’initial, dans la tension entre la parole et l’inscription.Elle collabore avec des plasticiens, en particulier avec Coco Téxèdre, dans l’instigation de divers événements et livres d’artistes.Elle écrit dans une transversalité qui scande le passage du poétique au théorique.Le caractère atypique de son écriture s’est étayé dans la rencontre avec Mireille Batut d’Haussy et les Editions d’écarts. Celles-ci proposent une aventure exigeante, hors des normes de la complaisance et du marché.
Suzanne Aurbach a publié aux Editions d’écarts :
- 1999 : Cahiers d’une analyse, pleins et déliés
- 2001 : Le Jardin, Oratorio
- 2003 : Transhumances, Transhumance
- 2010 : Chants, Contrechamp
Coco Téxèdre ouvre des espaces qui me donnent à dire. A dire et à écrire.A dire, cet enfermé de la douleur ou de la cruauté, d’une blessure de corps si aiguë qu’elle se fait accroc couleur, d’une fracture d’âme si tranchée qu’elle s’incarne et s’exténue à en devenir mue, ou page, dans un brouillage ébroué de traces diffuses, mâchées mandibulées, digérées déchiquetées plutôt que d’être lues, dans une régression archétypale de créature vouée à l’abrasion du livre.Elle me donne à écrire car, en ce qu’elle instaure de lieu non lieu d’écriture, avec ses pans, ses pentes d’illisible, de griffé griffonné, avec ses versants déversés d’histoires incongrues à dormir debout et qu’on ne saura jamais, elle ouvre absolument, dans son degré zéro et ultime, un espace de livre. Elle l’édifie, cet espace de défi, à grandes brassées, souvent démesurées pour sa gracilité, portée par une ardeur presque rage à dire où comment cela souffre, crie, résiste, et finalement existe, en couleur, rouge bleu noir ou blanc sans ou avec. Ce sont ses actes de paroles empreints, tant la force se marque de ce qu’elle propose.Les horizons d’Aura me touchent particulièrement en ce qu’ils me semblent rallier, à partir de l’expérience de la douleur de migraine, une dialogique primordiale : celle de la pulsation de souffrance, avec son partage de scansion mortifère, et de tension surgissante des mondes et de la vie. Cela s’intrique, se noue et se dénoue dans l’œuvre de Coco Téxèdre, d’une manière haletante éblouie, comme cela nous transit aujourd’hui dans le maillage ionique des cybermondes, les déchéances et les insurrections planétaires. » SuzanneAurbach
-Espaces partagés : livres Coco téxèdre , Suzanne Aurbach
Archéologies 2011 12ex
Collection prise de tête 2011 6ex
Le fil de soi I 2010 unique
Le fil de soi II 2010 unique
Manuscrits d’oiseaux 2009 25ex
Instants de l’arbre 2009 25ex
Evidences 2008 9ex
Genevrier 2007 10ex
Corange 2006 11ex
Migraine 2006 30ex
rouge 2006 Migraine unique
Ribambelles 2004 unique
Fleurs fruits 2001 unique
Le sein 2001 unique
23 juin -20h30 – lecture / concert
Lecture par Suzanne Aurbach
d’extraits de son livre Chants Contrechamp (éditions d’écarts)
« Tu sais, il n’y a rien à dire, et cela dépasse les mots, Il y a l’aube. Du silence qui nous taraude, il n’y a rien à dire, sinon, vers cette aube, laisser les mots nous dépasser, laisser la parole proférer, la laisser malgré tout, contre,oui, la laisser porter lumière devant nous. »..
Ponctuations musicales (Bach, Haendel, Beethoven, Mahler….)
interprétées par un quatuor de contrebasses
Philippe Pelletier, Raymond Fournier, Rémi Poirier, Sébastien Le Bihan.
Ne pas oublier: il faut réserver au 02 47 37 10 99 – cleanne@numericable.fr
> 3o juin – 20h30 -concert
- « Tabun DaÏjobu »
composition D’ Hugues Vincent et de Kumi Iwase pour violoncelle , saxophone et électronique
avec
Hugues Vincent :violoncelle
Kumi Iwase : Saxophone
- improvisation
avec
-Mael Bailly (alto ) -Sarah Colomb (violon ) – Kumi Iwase ( sax/clarinette )
Hugues Vincent ( violoncelle ) -
réservations : 02 47 37 10 99 – cleanne@numericable.fr