lire

La Chapelle Sainte AnneSquare Roze
37000 Tours
FRANCEVendredi, samedi et dimanche de 14h00 à 20h00 et sur rendez-vous les autres jours de la semaine

www.chapellesainteanne.com
02 47 37 10 99
cleanne@numericable.fr

Mis à jour par Christian Noorbergen

La Chapelle Sainte Anne

 

La Chapelle Sainte Anne, dans la banlieue de Tours, est une vraie chapelle, émouvante et complexe, et totalement vouée à l’art, corps et âme. Beau lieu architectural, la galerie du même nom est l’un des beaux espaces d’art en France. Pas le plus grand ni le plus riche, mais un lieu rare et formidablement habité. Aucune concession à la pauvre fabrication hyper contemporaine, mais la part la plus belle faite aux artistes conséquents de notre époque. On y a vu Lydie Arickx, Georges Bru, Roland Cat, Christophe Miralles, Olivier de Sagazan, Victor Soren, Catherine Ursin, ou encore Velickovic, et tant d’autres noms qui claquent au firmament de la plus haute création.

Annie et Christian Charissou, exigeants maîtres du lieu, prennent les risques élevés de choisir des artistes à hauts risques qui vont au bout de leurs possibles, et qui sont l’honneur de notre temps. A chaque exposition, âpre et saisissante, le spectateur est pris à la gorge, au profond de son affect et de son mental. L’art exposé ici permet de respirer plus haut, très au-delà des ordinaires instances.

 

exposition ACCORDANCE – livres pauvres – collection Sainte Anne

article revue La Brèv’ Aralya n° 71 p 34, et 35

 

 

 

 

 

 

 

Antoine D’Agata

ANTOINE D’AGATA

NÉ LE 19 NOVEMBRE 1961, À MARSEILLE
VIT ET TRAVAILLE À MARSEILLE ET PARIS

Antoine d’Agata, dès l’âge de 17 ans, interrompt ses études pour vivre dans le monde de la nuit. Durant douze ans, il vit et voyage à travers une dizaine de pays. Alors qu’il séjourne à New York en 1991, et sans expérience photographique, il s’inscrit à l’ICP et étudie notamment avec Larry Clark et Nan Goldin. Depuis 2005, sans port d’attaches, il vit et photographie à travers le monde.

Antoine d’Agata ne cherche pas à montrer le monde et son état, il nous livre au contraire le sien, celui qu’il explore : « Dans mes œuvres les plus récentes, j’essaie de forger un langage secret, illégal, construit en déconstruisant l’esthétique. Mon intention est de pervertir et détruire les perspectives qui polluent les normes du langage photographique. » D’une renommée internationale, son travail a fait l’objet de nombreuses expositions personnelles et collectives. En 2018 il participe à l’exposition ‘Eyes Wild Open’ au Botannique de Bruxelles, réunissant près de 30 photographes majeures, et à l’exposition ‘Quel Amour !?’ présentée au Musée d’Art Contemporain de Marseille, au côté d’artistes contemporains internationaux. En 2017, il présente ‘Codex’ au Centro de Imagen de Mexico. Il est représenté par de nombreuses galeries à Lisbonne, Amsterdam, Barcelone ou encore à la galerie Les filles du calvaire à Paris, où il expose sa série ‘Atlas’ en 2016. En 2015 son travail est présenté lors d’une exposition personnelle à La Termica à Malaga en Espagne. Il a publié de nombreux livres, dont Anticorps, publié en 2013, coïncidant avec son importante exposition au Bal, à Paris. La même année l’exposition ‘Odysseia’ est présentée au MuCEM de Marseille. Plusieurs de ses œuvres ont intégré des collections publiques et privées comme le CNAP et le FNAC de Paris, la Bibliothèque Nationale de France, la Maison Européenne de la Photographie ou encore le Forum für fotografie de Cologne.

Manifesto

MANIFESTO

Antoine D’Agata

2017

« Notre idée centrale est celle de la construction de situations, c’est à dire la construction concrète d’ambiances momentanées de la vie, et leur transformation en une qualité passionnelle supérieure. Nous devons mettre au point une intervention ordonnée sur les facteurs complexes de deux grandes composantes en perpétuelles interactions: le décor matériel de la vie; les comportements qu’il entraîne et qui le bouleversent. »
Guy Debord

Editions Studio Vortex 

Self-Portraits 1987-2017

SELF-PORTRAITS 1987-2017

Antoine D’Agata

2017

ISBN : 978-4-908512-10-0

The book SELF-PORTRAITS – 1987-2017 by Antoine d’Agata reveals a journey of the man-photographer from the origins of his practice to the present day, and presents to us the monumental iconography of a body of work that has been developing slowly from a visual diary begun in Mexico in the 80s to the moving image and the writings of a few premeditated life scripts. In what way is it possible to understand this living archive, this artistic, human and political gesture, this assumed, conscience and deliberate deviation, the last device for resistance in a world lived with rage and pain?

Editions Super Labo

Codex

CODEX

Antoine D’Agata

2017

ISBN : 978-84-17047-17-7

In the course of his travels in Mexico over the last thirty years, Antoine d’Agata has extracted the hair-raising material from which he now constructs this tense, immobile diary. The empty and devastated landscape that surrounds him is the reflection of an ever more unstable criminal milieu. Snapshots, cinematic sequences, and texts combine to form a personal diary which, through intimate sexual encounters and experiences with drugs, confronts and dialogues with an increasingly abominable reality. In order to portray the world of solitude and marginality through which he has passed, the photographer employs a language that in itself seems gradually to degenerate and lose all signs of humanity.

The book as a whole constitutes a complex portrait of the prolonged descent of Mexican society into blind savagery. Structured internally around six photographic movements that correspond to different moments in Mexico’s contemporary destiny, the chapters mark ruptures in the continuity of a story linking a person with a community that is not his own, but to which he feels irremediably united: a work in the polymorphic tradition of twentieth-century photographers who traveled in Mexico, such as Tina Modotti, Edward Weston, and Henri Cartier-Bresson.

Editions RM

 

ATLAS

Antoine D’Agata

2016

ISBN : 978-2-84597-563-7

Parti à la rencontre des prostituées du monde entier, Antoine d’Agata, figure majeure de la photographie contemporaine, s’est mêlé à leurs nuits, leurs drogues, leur vie. Des bas-fonds du monde, il montre ici la trace de ses expériences paroxystiques.
Du Cambodge à Cuba, de l’Inde à la Norvège, du Mexique au Japon, il enregistre les gestes des femmes, mais aussi leurs mots. Construit autour de leurs monologues, il restitue leur parole d’une beauté aussi dense que douloureuse. Chacun des 20 chapitres de ce livre au format singulier, homothétique à l’écran de cinéma, est dédié à une femme.
Le geste désormais connu de d’Agata confine ici au sublime : la construction de « tableaux » à partir d’images sérielles.

Les Editions Textuel

Anticorps

ANTICORPS

Antoine D’Agata

2013

ISBN : 9782365110037

« Le lent naufrage d’un homme sans attaches, rescapé d’un long périple, qui se répète de chambre en chambre. »

Journal autobiographique, récit d’une quête ardue, radicale mais lucide, vécue la nuit, mêlant sexe, errances, souffrance et drogues, Anticorps offre une plongée vertigineuse dans la nuit qui forge la réflexion menée par Antoine d’Agata sur le rapport de force entre deux mondes antagonistes. De l’aliénation sociale à la solidarité de la chair, de l’immoralité à la transparence de l’amoralité.

Acteur à part entière du programme qu’il se condamne à vivre, d’Agata est tenu de suivre à la lettre – et par l’expérience du corps – ce systématisme exigeant. Anticorps retrace une pratique photographique indissociable d’une certaine façon d’appréhender l’existence, où le risque, le désir, l’inconscience et le hasard restent les éléments essentiels. Aucune attitude morale, simplement l’éthique de l’affirmation qu’il faut, pour explorer certains univers, les partager jusqu’au bout.

Editions Xavier Barral

  • El erotismo mutilado en México de Antoine D’Agata

    Yaconic, octobre 2017

    TÉLÉCHARGER

  • Antoine D’Agata – Codex, Mexico 1986-2016

    GLLTN, octobre 2017

    TÉLÉCHARGER

  • Storytelling Workshop in Bangcok, with Matt Stuart ans Antoine D’Agata

    Magnum, octobre 2017

    TÉLÉCHARGER

  • Au chevet de la prostitution, avec Antoine D’Agata

    Vice, juillet 2017

    TÉLÉCHARGER

© 2018 _ GALERIE LES FILLES DU CALVAIRE – 17 RUE DES FILLES DU CALVAIRE 75003 PARIS

 

 

 Antoine Bataille

Crescent Hôtel

Chanson Crescent Hôtel - On aime passionnément – télérama 3531

see more

http://www.telerama.fr/musiques/crescent-hotel,n5202557.php#connexion-layer

sept 2017

Francis Plisson et le festival « Ecoute Voir » à Tours

 

A la marge des institutions, le chorégraphe indépendant Francis Plisson vient de présenter la septième édition du Festival Ecoute Voir. Une manifestation qui vaut œuvre en elle-même, dans l’art de vivifier les marges.

Vu de Paris, du point de vue de la danse, qui pense Tours pense Centre chorégraphique national, aujourd’hui dirigé avec succès par Thomas Lebrun. C’est bien légitime. En marge de quoi, on se demande ce que peut signifier le festival Ecoute Voir, avec ses trois soirées pas plus, qui ne met sur la table qu’un budget artistique de 14.000 euros. Pourquoi s’entêter ainsi ? Il fallait aller y musarder.

Ce samedi 12 janvier, en milieu d’après-midi, cela signifiait de se faufiler dans un quartier excentré, commune de La Riche. Là, non sans mal, deviner le chemin de la Chapelle Sainte-Anne. On en est récompensé. Sous les voûtes médiévales, les frises sculptées, niche une galerie d’art, soigneusement indépendante. Les sculptures d’Olivier de Sagazan, sépulcrales, redonnent au lieu sa dimension sacrée. Rappelant des momies, ces œuvres ont le pouvoir obscur et fascinant de donner vie à des visions fantasmatiques de dépouilles mortuaires.

Cela n’est pas rien, dans un festival inspiré par un chorégraphe, Francis Plisson : la question des corps, leur mode de présence, sera partout avivée. On retrouvera plus tard Olivier de Sagazan, d’une toute autre façon, très percutante (cf. ci-dessous). L’heure est d’abord au recueillement, quand dans la salle voûtée du sous-sol, le quatuor Watt égrène les notes tenues strictement, jusqu’à l’infini, hors toute mélodie, de quatre clarinettes. C’est plonger dans la vibration pure.

Quatuor Watt © Rémi Angeli

Le festival Ecoute Voir – son nom l’indique – tient beaucoup à la musique. Une certaine musique. Tours est le siège du Petit Faucheux, trente ans cette année, haut lieu de référence pour le jazz d’improvisation et d’exploration. Il y a là un milieu ouvert, curieux, tenté par toutes les expérimentations. Un milieu qui accueillit d’emblée le chorégraphe Francis Plisson quand il opéra son retour dans sa ville d’origine : « On me le déconseillait, il y avait le CCN, Daniel Larrieu, on m’expliquait que je n’arriverais pas à me faire ma place ».

Le sens, les sens, s’accordent plus en profondeur. Dans sa jeunesse, Plisson était autant musicien que danseur. Plus tard affecté par une perte progressive de l’ouïe, la question du son le passionna d’autant plus. A une époque où on n’imaginait pas qu’un spectacle de danse s’accompagnât autrement que sur bande magnétique, il eut pour manifeste de « ne plus jamais concevoir une chorégraphie qui ne soit accompagnée par des musiciens en direct ».

Quand les danseurs de Larrieu débarquaient de Paris en TGV, juste le temps de leurs répétitions, Plisson était « le seul danseur dans la ville ». Puis ceux de Bernardo Montet, successeur de Larrieu au CCN, eurent tendance à s’implanter. Un Vincent Dupond a élu Tours pour siège de sa compagnie. De son côté, Plisson travaillait patiemment avec les étudiants du SUAPS. Aujourd’hui il y a bien plus qu’un danseur dans la ville.

Gaëlle Gueranger – Isabelle Duthoit © Rémi Angeli

Fini le concert à la Chapelle Sainte-Anne, il faut courir pour enchaîner à la chapelle du Petit Saint-Martin. Laquelle dépend de l’Ecole des Beaux-Arts. Le festival Ecoute Voir active un chapelet de lieux pour un cheminement dans le multiple en ville. « Je ne me suis jamais soucié de conduire une analyse du public du festival. Je n’en ai d’ailleurs pas les moyens. Je constate simplement que ces divers lieux sont pleins, de publics diversifiés. Beaucoup de spectateurs viennent sans trop savoir à quoi ils vont assister. Pas mal, non ? » apprécie Francis Plisson.

Au Petit Saint-Martin, dans la poussière entre sculptures et moulages d’un atelier de restauration d’oeuvres d’art, une danseuse (Gaëlle Gueranger) et une vocaliste (Isabelle Duthoit) se rejoignent. Deux jours auparavant ces deux artistes ne se connaissaient pas. C’est le principe de cette rencontre. Tous risques compris. On est abasourdi d’apprendre que la chanteuse est de tradition classique à l’origine. Cet après-midi, elle fait vivrer ses cordes vocales à l’état brut, et c’est un vertige savant pour orchestrer des râles quasi sauvages, dans une improvisation qui sonne en écorchures ciselées.

Olivier de Sagazan © Rémi AngeliAu soir venu, le joli théâtre du Petit Faucheux – sans lequel rien de tout ça ne pourrait se produire – fait découvrir Olivier de Sagazan sur scène. Le plasticien de la Chapelle Sainte-Anne n’est plus un jeune homme. Il fait vivre une séquence qui semble directement issue de l’histoire de la performance, en détruisant l’apparence de son corps sous des couches de matière glaise, qu’il torture jusqu’à la monstruosité. L’action est radicale, extrême, même si elle en reste à une forme d’exposition en objet clos. Il y a tant de force dans l’implication de ce corps, qu’on se prend à songer que trop souvent la danse semble se résigner à n’être qu’un petit art qui bouge.

Cette longue soirée de pérégrination se poursuit au Volapük, autre lieu indépendant, voué à l’accueil d’artistes de la scène, en recherches. Les spectateurs devront à nouveau avoir le goût de l’aventure, pour suivre le témoignage littéral de Thibaud Croisy dans sa rencontre avec un adepte de pratiques sadomasochistes entre hommes. On pourrait penser qu’en montrant ce spectacle, Francis Plisson a songé à déplier encore une autre facette, extrême, dans les problématiques du corps. C’est plus subtil. Aucun acteur ne se produit dans la pièce de Thibaud Croisy ; tout se donne par le biais d’un enregistrement de conversations entre l’artiste de le maître dominateur.

On en revient, toujours, àu rôle du son, de la parole, tels qu’ils se chargent d’une part des mouvements du corps, pou toucher celui des spectateurs. Francis Plisson se souvient de la façon qu’avait son grande-père, au moment de réfléchir, au moment d’expliquer, au moment de montrer, de l’inviter à « écouter voir ». C’était son expression. Toute simple. C’était l’amorce de tout un rapport au monde. Tissé à hauteur d’homme.

Gérard Mayen

Festival Ecoute Voir : 12 au 14 janvier 2017, Tours

Catégories:

 

10 juin 2016 -  lecture  du   poème mbo de Gérard Haller par Gérard Haller

….. En La Chapelle Sainte Anne lecture de Gerard Haller par Gerard Haller , une suite d’une cinquantaine de minutes : Mbo…. de la poésie en prose, lente glissade universelle à la probable recherche d’un nouveau Noé, qui ne viendra pas.

Par Didier Pilot

concert ANIMA string trio

En La Chapelle Sainte Anne ce soir, beau concert du ANIMA string trio,
violon/contrebasse/violoncelle pour un programme construit en majorité avec des
pièces écrites par Alain Grange, mais aussi Pierre Léger ( le superbe morceau  » Loire »), dans un style contemporain flirtant par touches mesurées avec l’expérimental, le tout sous l’influence dans la forme, de Bartok, Stravinsky, Shoenberg, dans le fond du nécessaire désir d’inspirer des images, des sensations ; une alternative rusée au sempiternels trios de cordes prévisibles et conditionnés par les coutumes et les règles ; une belle affaire propre à ce produire devant tout type de public. Nous avons adoré…. pas mal d’artistes dans l’audience, toutes pratiques confondues. Merci Annie et
Christian.

Par Didier Pilot

 

 exposition Bernard Ouvrard – Yoann Penard – Olivier de Sagazan

Indre-et-Loire -La Nouvelle République                                                       -                                Exposition

Désir… Désirs souffle aussi à La Chapelle Sainte-Anne

10/05/2016 05:38
Les créatures difformes, parfois mutilées, du sculpteur Yoann Penard souffrent. « La société engendre les monstres qu'elle mérite », dit-il. - Les créatures difformes, parfois mutilées, du sculpteur Yoann Penard souffrent. « La société engendre les monstres qu'elle mérite », dit-il.                                                                   Les créatures difformes, parfois mutilées, du sculpteur Yoann Penard souffrent. « La société engendre les monstres qu'elle mérite », dit-il.                                            
Les peintures de Bernard Ouvrard s'exposent en grand et petit formats. - Les peintures de Bernard Ouvrard s'exposent en grand et petit formats. - (Photos NR, Hugues Le Guellec)                                                               Les peintures de Bernard Ouvrard s'exposent en grand et petit formats. - (Photos NR, Hugues Le Guellec)                                        
suivante                   précédente
Les créatures difformes, parfois mutilées, du sculpteur Yoann Penard souffrent. « La société engendre les monstres qu’elle mérite », dit-il.

Dans le cadre du festival Désir… Désirs, la galerie tourangelle accueille trois artistes qui font souffrir les corps. Une exposition intensément troublante.Jusqu’au 22 mai, la galerie d’art contemporain La Chapelle Sainte-Anne accueille une exposition collective dans le cadre du festival de cinéma Désir… Désirs.

Une exposition à trois têtes qui envahit l’espace du lieu. Magique, troublante, voire dérangeante, l’exposition est signée du peintre Bernard Ouvrard, du sculpteur Yoann Penard et du performeur vidéaste Olivier de Sagazan. Ici, les visages, les corps sont parfois mutilés, vides, sans expression, transformés, maltraités. Chacun à leur façon, les trois artistes parlent de souffrances : « La société engendre les montres qu’elle mérite », assure ainsi Yoann Penard. « L’exposition, commente Philippe Perol, le fondateur de Désir… Désirs, s’intègre à merveille dans la thématique du festival, la solitude et les questions de genre. Tous les désirs différents conduisent parfois à des solitudes extrêmes. » A voir, notamment, cette étonnante performance de 17 minutes d’Olivier de Sagazan dans laquelle l’artiste se transforme à l’infini à l’aide d’argile et de couleurs crues vers une transformation ultime et totale. Une vraie prouesse artistique, physique et intellectuelle. Vendredi 13 mai à 20 h 30, toujours à la Chapelle Sainte-Anne et toujours dans le cadre de Désir… Désirs, Thomas Gaubiac met en voix « L’Harmonie (mes bras n’étreignent que du vent) », « un spectacle burlesque dépressif ». (5 € et 8 €, réservations au 02.47.37.10.99).

Delphine Coutier

 

Exposition : Richard Laillier

extrait  de  » MIROIR DE L’ART   »

Richard Laillier à la Chapelle Ste Anne           

Voici l’article publié dans le dernier Miroir de l’Art sur le travail de Richard Laillier actuellement visible à La Chapelle Ste Anne à Tours (37), jusqu’au 31 décembre, et à la galerie Lanzenberg à Bruxelles.

De la nuit initiale – ce noir profond du pigment – il gratte chaque particule d’obscurité afin d’en extirper les secrets enfouis, gomme ici et là le voile fuligineux et révèle, à force de patience et d’obstination, des ombres tremblotantes, telles les lueurs de bougies effrayés par le moindre courant d’air, qui sur le papier frémissent d’une vie nouvelle – une sorte de résurrection. « Il gratte, recouvre, estompe les vagues géologiques du bas du tableau. Doux frottage. Recouvrement, effacement, ponçage. Il peigne le tableau comme une chevelure » écrit Pierre Antoine Villemaine. Il scrute la surface obscure à la recherche de ces vies oubliées dont personne n’a eu vent, ces vies perdues dans une nuit profonde comme une fosse commune.

Peut-être extirpe-t-il ainsi de la gangue opaque « Quelque chose de l’Enfer », pour reprendre le titre d’une pièce montée en 2007, avec Isabelle Horovitz et Pascal Fleury, une pièce pour deux danseurs d’après la Comedia et la Vita Nuova de Dante. Richard Laillier, providence des âmes égarées ? Oui, sans doute, comme nombre d’artistes qui, en créant, ravivent le souvenir de celles et ceux qui ne sont plus, de celles et ceux qui ne sont pas en mesure de se défendre, de donner de la voix, de crever le rideau couleur suie de l’injustice.

« Il a le sentiment d’avoir perdu une chose inconnue. Il est à la poursuite de cette perte, espère la confondre », pour citer encore Pierre Antoine Villemaine. Richard Laillier ne cède pas, et avec une rage rentrée, force le papier à lui rendre ce qui a été pris, à restituer les âmes enfouies. Ce faisant, au cœur de son travail irradie une lumière venue d’un au-delà indistinct et inconnu. Lumière trouble, dont la présence même est une énigme. Lumière blafarde, presque surnaturelle, qui crève les ténèbres et vient glisser dans le regard du spectateur quelque lueur d’espérer. Lumière sourde, qui secoue la poussière d’une forme vague, nébuleuse, d’un spectre mouvant encore à moitié absorbé par les couches sombres…

Le monde est à un trou noir auquel l’artiste a réussi à arracher contre toute logique quelques précieuses parcelles de lumière…

 

Richard Laillier à la Chapelle Ste Anne
Au cœur de l'univers de Richard Laillier    
Au cœur de l’univers de Richard Laillier

C’est donc le film de Vladimir Vatsev intitulé « Corpus », tourné sur l’artiste Richard Laillier, qui a obtenu le Grand Prix du Marché International du Film sur les Artistes Contemporains, dimanche 13 septembre, au Mans. Retour sur un film qui a fait l’unanimité.

Dès le début du film, nous approchons au plus près de l’artiste, dans une pénombre un peu mystérieuse, au cœur de l’atelier, une pénombre semblable au fond à ses dessins à la pierre noire. Hantées par la voix chaude de Richard Laillier, les images révèlent un travail exigeant, fait d’effacements, travail inlassablement recommencé. Elles montrent surtout un personnage attachant qui se confie avec infiniment de pudeur, en mots choisis qui démontrent qu’en même temps qu’il est un grand dessinateur, il est un grand poète. Avec ce portrait intimiste d’un artiste inclassable, Vladimir Vatsev a su saisir l’essence même d’un homme, et l’on reste pendant l’heure que dure le film sous le charme d’une personnalité trop méconnue sans doute. Ce film permettra, je l’espère, de convaincre davantage d’amateurs d’art de son grand talent.

Toute l’équipe du film après la remise des Prix, devant la Salle des Concerts du Mans

Toute l’équipe du film après la remise des Prix, devant la Salle des Concerts du Mans

 

Exposition Roselyne Guittier - Jacques Guittier

derniersjours

rj1

 

 

Exposition T.LÉO - 6 juin > 5 juillet 2015 / prolongée jusqu’au 12 juillet

- photographe: Pierre Fuentes

pierrefuentes

pierrefuentes2

pierrefuentes3

Photographe : Sandra Daveau

sandradaveau1

sandradaveau3

sandradaveau2

Summerland, exposition de Cécile Ravel 11/04>10/05 /2015 -prolongée jusqu’au 12 juillet

-Nouvelle République

 » Summerland  » à la chapelle

La nouvelle exposition de la chapelle Sainte-Anne habite littéralement le lieu. Elle le hante presque. Jusqu’au 10mai, l’artiste Cécile Ravel a installé son projet Summerland dans la galerie si singulière qu’est la chapelle Sainte-Anne.D’ailleurs, cette installation globale, Cécile Ravel l’a pensée et conçue pour la chapelle. Déjà invitée de la galerie tourangelle, dans le cadre de Désir… Désirs notamment, l’artiste s’est imprégnée de l’atmosphère, de la configuration et de l’âme du lieu pour créer un univers, son Summerland dans lequel on peut rencontrer des créatures, mi-homme mi-animal, des Veilleurs à l’affût. On retrouve ces Veilleurs (fusain sur pap ier) tout au long de l’exposition. L’artiste ne s’attache pas à un seul média : vidéos, masques, dessins, création sonore… De la cave aux combles, les créatures et les ambiances de Summerland se sont approprié chaque espace. Le visiteur entre littéralement dans l’univers de l’artiste : il se balade dans cette forêt fantasmagorique, celle filmée par Cécile Ravel, caméra à l’épaule. Une vraie expérience. Jusqu’au 10 mai à la chapelle Sainte-Anne, square Roze, Tours. Ouverture les vendredi, samedi et dimanche de 14 h à 20 h et sur rendez-vous. Tél. 02.47.37.10.99.Accédez à l’intégralité de cet article sur www.lanouvellerepublique.frperformance du 11/04/2015pour lire cette vidéo copier/coller le lien ci-dessous

 

 

 

 

 

 

 

 

Y’en a qui se prennent pour des grille-pains (extrait)

création de la compagnie Rag Bag

Amélia Bréchet – auteure, interprète

Messaoud Bouzid – compositeur, interprète

pour voir des extraits du spectacle copier/coller les liens ci-dessous

https://youtu.be/46wgVxACa6Y

 

https://youtu.be/6rrYk_QZJMs

 

 

Regards sonores

Métamorphoses du passé composé

Catégorie                                 Culture

                                Article écrit par Laurent Geneix
Le 23.02 - à 07h43

voir les articles écrits par cet auteur                                Télécharger le PDF

RELECTURES D’HIVER

C’était l’expo du week-end à Tours, peut-être même l’expo de l’année en terme de ratio fréquentation/jour : la rencontre hautement improbable et désormais si évidente entre deux plasticiens tourangeaux, le photographe Philippe Lucchese et le peintre François Pagé. Les Tourangelles et les Tourangeaux s’y sont rendus par centaines et jusqu’au dernier moment, ce dimanche soir tard.

La Chapelle Sainte-Anne est ce lieu magique, caché dans un coin (dans un angle pour être précis) de notre banlieue ouest, à la frontière entre La Riche et Tours. Une ancienne chapelle, donc, qui vous accueille discrètement (on l’a d’abord cru fermée, ce dimanche soir vers 20h) avec quelques bougies à l’extérieur, son feu de cheminée à l’entrée, ses rideaux noirs, son confortable canapé et son éclairage jalousement gardé par les œuvres dispersées sur ses différents murs et ses nombreux recoins.

Trois jours seulement pour assister à cet instant unique qu’est la rencontre entre deux artistes autour d’un thème peu commun : la revisite décomplexée de tableaux de maîtres et de grandes thématiques de l’histoire de l’art, de la mythologie greco-romaine au nu, en passant par le paysage, par deux artistes jouant avec les codes, les références et jusqu’aux titres des œuvres, comme avec de la pâte à modeler, le sourire malicieux d’une main, la palette ou l’appareil de l’autre.

«Nous avons été très étonnés du succès de cette exposition, déclare un Philippe Lucchese encore frais malgré ce marathon de 72 heures, la grande majorité des visiteurs découvraient la Chapelle Sainte-Anne et un certain nombre ont avoué ne pas fréquenter beaucoup ni les galeries, ni les musées et s’être laissé tenter par ce thème

Un succès populaire assez inattendu, même si tout le monde sait que nous vivons dans une ville dont le talon d’achille est l’absence de lieux dédiés aux lieux d’exposition d’arts plastiques, du coup, il vaut mieux en profiter quand l’occasion se présente. Lumineuse, parfaitement orchestrée par d’autres maîtres (ceux des lieux), cette exposition proposait l’air de rien une petite leçon d’histoire de l’art, capable de séduire le plus néophyte des novices comme le plus pointilleux des pointus.

Francois-PAGE-804-4

«Nous avons pu échanger avec des gens peu habitués aux expositions qui s’y sont retrouvés par les références plus ou moins explicites à des toiles de maîtres, mais aussi avec des spécialistes qui semblent avoir apprécié nos démarches», s’enthousiasme Philippe Lucchese.

Avec maîtrise et humour, François Pagé fait entrer dans son univers de grands espaces fixés en plans larges, aux couleurs souvent acidulées, des personnages égarés, motifs de différentes époques, et questionne le processus de création artistique tout en faisant entrer tour à tour le spectateur, la muse, la maîtresse du peintre dans des tableaux qui du coup semblent vivants. Aussi éculé soit-il, c’est pourtant le mot «décalé» au sens propre des heures bénies où la futilité ne s’était pas encore emparé de lui, qui semble le mieux définir l’approche de Pagé : on navigue en territoire connu, mais sans y être tout à fait. Ce qui trouble et enchante à la fois.

Philippe Lucchese quant à lui extirpe des postures de tableaux classiques, les fait rejouer à ses modèles et les recontextualise avec une totale liberté, jouant par là-même aussi avec le feu de la relation tumultueuse entre peinture et photographie, qui semble s’être apaisée aujourd’hui.

philippe_lucchese-1

Ces formes et ces silhouettes connues, avec lesquelles on vit depuis si longtemps, semblent se balader sans distinction d’une toile de Pagé à une photographie de Lucchese, à tel point qu’on a parfois l’impression qu’ils échangent leur place de l’une à l’autre sitôt que l’on tourne le dos, comme pour se jouer avec malice de nos certitudes et de nos trous de mémoire. «J’ai déjà vu ce tableau, c’est sûr, mais où ? Et quand ?» La grande réussite de cette exposition c’est aussi ça : une dérangeante incursion dans nos histoires personnelles, ces musées parcourus, ces cimaises oubliées, ces expositions fantasmées, ces corps et ces visages universels qui nous habitent malgré nous, à différents degrés, ancrés ici et là dans les méandres de nos pérégrinations.

Un degré en plus

http://www.37degres-mag.fr/pdf/4071

Philippe Lucchese / François Pagé

Nouvelle république jeudi 19 février 2015

 radeau chapelle

Le photographe, Philippe Lucchese et le peintre François Pagé ont revisité à leur manière « Le Radeau de la Méduse » de Géricault mais aussi les œuvres d’autres grands peintres. – dr

Le temps d’un week-end, le photographe Philippe Lucchese et le peintre François Pagé exposent à la Chapelle Sainte-Anne, à Tours. Unique et éphémère.

Encore une fois, la Chapelle Sainte-Anne sait nous émerveiller et faire des propositions artistiques originales. Ce week-end, la galerie d’art accueille l’exposition double de François Pagé et Philippe Lucchese. Les deux artistes (le premier est peintre ; le second, photographe) proposent leurs Regards croisés sur la Méduse et autres chefs-d’œuvre. Les trois étages de la sublime galerie seront féconds des œuvres, parfois très grandes (« Le Radeau de la Méduse » de Philippe Lucchese est tiré en 1, 50 sur 1 mètre ; une fresque de François Pagé fait, elle, 3×3 m) des deux artistes qui, pour cette exposition éphémère, ont voulu travailler avec leurs différents médias, sur l’histoire de l’art. Ils donnent ainsi une interprétation personnelle d’œuvres de Géricault mais aussi d’Ingres, Poussin, David, Goya, Botticelli ou encore Khalo. Au total, une cinquantaine de pièces sont présentées pendant ces trois jours.

C’est court, trois jours. Les heures d’ouverture de la Chapelle se sont distendues en conséquence. On peut profiter de l’expo de 10 h à 22 h. Bonheur.

Chapelle Sainte-Anne, square Roze, Tours. Ouvert les vendredi 20, samedi 21 et dimanche 22 février de 10 h à 22 h. Entrée libre. Tél. 02.47.37.10.99.

 

 

 ART VIDEO III« Art Vidéo 3 à La Chapelle Sainte Anne
Les expositions nocturnes, j’adore. Arriver vers 23h à la Chapelle Sainte Anne c’est une récréation. S’installer au centre du monde dans le concept de Georges Paumier avant de rencontrer un visage dans les nuages flottant dans le ciel de Didier Laget, puis entrer dans la… vie d’Héléna Fin, si juste, si humaine avant d’errer au sous-sol dans des univers disparates et déroutants. L’horaire nocturne privilégie une autre perception des œuvres, un plaisir inédit, la flânerie aussi au filtre du flottement noctambule. On accumule des images et des sensations et l’on se doute bien qu’elles serviront de matière à rêver quand l’heure sera venue de s’endormir enfin, vers le matin. »Doc Pilot

 

 

 

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>