« ouvrir les peaux du diktat »
du 10 février au 4 mars
Lieu : Chapelle Sainte Anne
Artiste : Catherine Ursin et Nathalie Bourdreux
Exposition : Samedi 10 février au dimanche 4 mars
Vernissage : Samedi 10 février à 18 h
Catherine Ursin
Les marquages
Au commencement était la peau. Sur les paysages de la chair intime se cachent les durs dessous de la vie, et sur la peau des femmes, venues du dedans et nées des secrets de vie, d’affolantes cicatrices verbales, éphémères et sidérantes… Elle fouille l’opacité pour faire surgir de sombres révélations. Le fond et la forme font couple…Catherine Ursin a pris le vif d’une parole plurielle, anonyme, saccagée et sublime. Le corps ne sait pas mentir. Grains de beauté, grains de mots et grains de mort-vie s’étreignent. Ces énigmatiques parchemins de vie, entre traces et plaies, humour et surgissements, brûlent nos certitudes et nos hypocrisies. 74 photographies, lourdes de mémoire ancienne, et chargées d’extrême vie, font un saisissant parcours d’humanité. Au bout d’un voyage sans retour, ultime et définitif, les photographies ont disparu. Il n’y a plus que des îles de mots rares sculptés au scalpel, et d’insupportables témoignages macérés du dedans, et sacralisés sur les dehors dévoilés de la peau… Les mots fragiles disparaissent dans l’immensité de la peau. Ils maculent nos mémoires. A l’arrache.
Christian Noorbergen
Nathalie Bourdreux
Ses talismans d’organes
Nathalie Bourdreux ensemence l’opacité. Ses corps d’immensité, crûment sexués de mort, de vie et de nuit, s’offrent à l’univers tout entier. Traversées d’absence, ses somptueuses présences étreignent sans fin l’étendue. Le trait est aigu, cruel, souple, infime, en tracé de scalpel. Transparents, les corps n’ont pas d’épaisseur, sinon celle des ténèbres. En chute libre, rien ne les arrête, sinon le frêle support de la toile ou du papier. En suspens dans le vide infini, dans l’impensable et dans l’inconnu, ils écorchent les surfaces. Splendeurs d’Eros, perdues-éperdues dans la peinture. Nathalie Bourdreux, artiste majeure de la défiguration, s’attaque aux surfaces de l’art. La nuit la protège des certitudes du jour. Seuls les confins l’attirent. Elle impose un rituel inconnu, inactuel et possédé. Elle s’aventure aux ailleurs de la nuit, et dessine du dedans les abîmes de la chair. Son art est un cérémonial scabreux, intense et glacé.
Christian Noorbergen
Partenariat Chapelle Sainte Anne